Le festival international de jazz créé à Nîmes par Guy Labory (1976-1988) fut, bien sûr, un formidable rendez-vous où vinrent jouer les plus grands musiciens du monde.
Beaucoup de ceux qui de près où de loin, voire de très loin, ont participé à la réalisation de cet événement parlent et parleront de Sarah Vaughan, de Dee Dee, de Carla Blay, de Miles, de Hampton, de Dizzi, je leur laisse cette parole.

Cette exposition veut parler de Guy, l'ami, et aussi de tous les bénévoles qui en coulisses, lorsque les projecteurs s'éteignaient, ou bien avant qu'ils ne s'allument, venaient proposer leurs services et faisaient, sans poser de questions, le travail qu'on leur demandait.
" Je me souviens, ils étaient là, prenant dix jours sur leurs vacances. Inutile de les appeler, ils venaient et restaient parfois jusqu'à quatre où cinq heures du matin, aidant à tout, jusqu'au moment où je fermais les portes des arènes désertes. Ils étaient là. Nous partions alors assister à la fin des bœufs à l'Imperator ou à
la Movida, tandis que d'autres accompagnaient en voiture des musiciens à leur hôtel,
à l'aéroport, plus loin parfois. Et le matin,
ils étaient là et me demandaient ce qu'il y avait à faire et le faisaient, sans discuter.... Je me souviens des repas pris avec eux dans les collatéraux des arènes (nous étions parfois plus de cinquante), au frais après une journée de travail torride, ils étaient là, gais malgré la fatigue, attendant les concerts qu'ils étaient impatients d'écouter et qui parfois, leur échappaient car une urgence les appelait ailleurs.
Mon témoignage pourrait s'allonger, je dirais simplement que sans leur travail offert, sans leur présence, le festival n'aurait pas pu être ce qu'il a été : un rendez-vous de musique, de bonne humeur et de générosité.
Je suis persuadé que cette façon de réaliser l'évènement avec sa dimension sociologique a beaucoup participé au succès que nous lui connaissons et a contribué pleinement à son rayonnement
Il y a eu le festival, il reste le jazz, et je garde aussi quelques-uns de ces Nîmois que j'ai rencontrés à cette occasion et qui sont devenus mes amis. "

Bernard Calendini